Abstract
Deux méthodes de spéciation du phosphore ont été testées sur des sédiments de trois retenues de barrages en série (Imfout, Daourat et Sidi Maâchou) situées dans la partie aval du bassin Oum Rabiaa (Maroc), pour connaître la proportion des fractions mobilisables des sédiments et donc potentiellement assimilables par les algues. Les deux méthodes testées sont celles de Bonzongo et al. (1989) et de Golterman (1996).
La présence de ces trois retenues de barrages en série conditionne la répartition du phosphore des sédiments de ce tronçon en réduisant considérablement les apports phosphorés vers l'aval. Les résultats de la spéciation du phosphore montrent que la variabilité observée entre stations, en termes de valeurs absolues, pour les fractions Fe-P (phosphates liés au fer) et Ca-P (phosphates liés au calcium) est essentiellement le reflet des différentes teneurs en phosphore total (P-total) des sédiments étudiés.
Les deux méthodes testées divergent quant à l'estimation de ces deux fractions. Pour les sédiments étudiés, la quantité de Fe-P extraite avec la méthode de Golterman qui utilise des chélateurs spécifiques est supérieure à celle extraite avec la méthode de Bonzongo et al. (1989) qui utilise NaOH après extraction de la fraction organique à l'H2O2. Pour la fraction Ca-P, les résultats sont un peu plus forts avec la méthode de Bonzongo et al. (1989). Ces différences ont une conséquence importante sur l'estimation des quantités de phosphate mobilisable des sédiments.